L’antenne de l’Ensam à La Réunion, une exception culturelle
Par Pierre ROSIER
Architecte DPLG, maître de conférence en TPCAU, Directeur de l’École d’architecture de La Réunion-antenne de l’Ensam
La Réunion : un département français dans l’océan Indien
Il est important de cerner le contexte réunionnais afin de comprendre la spécificité de cette exception culturelle qu’est l’antenne de l’École Nationale Supérieure d’Architecture de Montpellier (Ensam) à La Réunion, ainsi que les conditions de sa création et de son développement tout au long des années. (fig. 1)
Positionnement géographique
Région et département français d’outre-mer, l’île de La Réunion se trouve au sud de l’océan Indien à 9 500 km de la France métropolitaine. Mais il faut également retenir son positionnement au cœur de l’océan Indien, ce qui la met à proximité de nouvelles polarité, plus en adéquation avec son territoire. Ainsi elle se retrouve à 2 700 km de l’Afrique du Sud, 4 800 km de l’Inde, 6 000 km de l’Australie. Terre émergée la plus proche de La Réunion, l’île Maurice se trouve à 200 km à l’ouest et Madagascar à 800 km à l’est. Par 21° de latitude sud, La Réunion est une île tropicale qui là également la positionne dans un contexte particulier, quant à l’environnement immédiat dans lequel l’architecture et l’aménagement doivent s’inscrire. Ces distances pointent l’éloignement de ce département ultramarin du sol métropolitain et mettent en avant son immersion dans un bassin indianocéanique, ayant ses propres références, notamment au milieu tropical.
Population et économie
Ses 2512 km2 – soit 2,5 fois moins que l’Hérault – en font l’un des plus petits départements français, hors Île de France. Peuplée seulement depuis trois siècles et demi, La Réunion comptait 597 800 habitants en 1990 et 862 308 habitants en 2018. Elle devrait dépasser le million d’habitants à l’horizon 2040[1]. Plus d’un tiers des Réunionnais ont moins de vingt ans. Ces données permettent de faire ressortir la progression rapide du peuplement et la jeunesse de ses habitants, qui engendrent des besoins adaptés, et en constante évolution, notamment en matière de formation supérieure. (fig. 2)
Une académie et une université propres
La Réunion a acquis le statut de Département en 1946. Son université qui accueille aujourd’hui plus de 15 000 étudiants a vu le jour en 1982. Deux ans plus tard, l’académie de La Réunion qui dépendait jusque-là de celle d’Aix-Marseille devenait autonome. L’antenne locale de l’ENSAM a quant à elle été créée en 1988, dans la logique de trouver sur l’île une pluralité des offres de formation, en cohérence aux besoins du territoire. En 2017, 10 081 élèves ont obtenu leur baccalauréat[2] alors que l’enseignement supérieur, toutes filières confondues accueillait 14 564 étudiants en 1999 compte plus de 21 000 étudiants aujourd’hui, répartis dans les formations courantes en UFR, IUT, écoles supérieures…
C’est donc dans une logique de développement de l’offre de formation supérieure, que s’est créée l’antenne de l’ENSAM, marchant dans les pas des créations ci-dessus mentionnées, Université et Académie en tête.
1986. Un contexte favorable et une réelle volonté politique en faveur de la formation en architecture
Lois de défiscalisation dans le secteur du logement privé individuel et collectif, Ligne budgétaire unique (LBU) pour le secteur du logement social ou aidé, aides européennes pour l’équipement et l’aménagement, l’ensemble de ces politiques publiques a contribué à l’essor de la construction à La Réunion. Le besoin de professionnels, notamment d’architectes[3] – l’île n’en comptant qu’une soixantaine en 1988 – s’est donc vite imposé à l’ensemble des acteurs en charge du développement du territoire réunionnais.
En 1986, Jean-François Rostand ingénieur, professeur à l’ENSAM réalise une étude sur l’habitat à La Réunion. Avec Hugues Morigault, ils rencontrent les acteurs politiques locaux Jean-Paul Virapoullé (député-maire de Saint-André), Jean-Louis Lagourgue (président du conseil régional), Elie Hoarau (député-maire de Saint-Pierre), Albert Ramassamy (sénateur de La Réunion), Éric Boyer (président du CAUE) et au niveau national, Bernard Pons (ministre des Départements et Territoires d’outre-mer), Pierre Méhaignerie (ministre de l’Équipement, du Logement, de l’Aménagement du territoire et des Transports), Michel Debré (ancien premier ministre et député de La Réunion).
A l’appui de cette étude et des propositions de Jean-François Rostand, le député réunionnais Jean-Paul Virapoullé demande dès l’année suivante à l’État la mise en place d’une formation en architecture à La Réunion. Il exprime une volonté politique forte et juge « absolument nécessaire la formation pour assurer la meilleure efficacité de la Loi de défiscalisation. »
Sa demande reçoit un accueil favorable auprès du député Michel Debré qui estime ce projet comme une « Très heureuse initiative », mais aussi de deux ministres d’État : Bernard Pons, ministre des Départements et Territoires d’outre-mer marquant :
[un] intérêt réel pour le développement de l’Outre-mer » et Pierre Méhaignerie, ministre de l’Équipement, du Logement, de l’aménagement du territoire et des Transports qualifiant « [de projet] essentiel dans l’économie réunionnaise.
La volonté politique locale, partie l’étude de terrain menée par l’école d’architecture de Montpellier, est donc affirmée, soutenue fortement au niveau national. L’ensemble des conditions de création de cette antenne réunionnaise se trouve alors réuni.
Suite aux missions menées notamment par Florence Contenay alors sous-directrice des Enseignements et des Professions, le ministère de l’Équipement, du Logement de l’Aménagement du territoire et des Transports autorise donc en 1988, la dispense du premier cycle de la formation à titre expérimental pour 3 ans.
En septembre de la même année, l’Ensam met en œuvre la formation et ouvre le cycle aboutissant au « Diplôme d’Étude Fondamentales en Architecture » (DEFA). La formation de base, la recherche, la montée en compétence des métiers du Bâtiment et Travaux Publiques, la création d’un fond documentaire et celle d’un centre technique du bâtiment, le rayonnement de la France dans la zone océan Indien, ont les bases évoquées lors de la création de l’antenne en 1988. Trente ans plus tard, le contexte d’alors est toujours d’actualité, notamment au niveau du territoire de La Réunion par la prise en compte de la spécificité de l’habitat réunionnais, mais aussi à un niveau international par l’intérêt pour le développement de l’Outre-Mer et pour la coopération inter-régionale.
1988. La création de l’antenne
Évalué à 1 022 500 Fr (155 879 €), le financement initial devait être réparti entre trois partenaires : le Conseil Général à hauteur de 64 %, l’État et la Région Réunion à hauteur de 36 %. Mais le Fonds d’Investissement des DOM (Fidom) étant refusé, la Région se retire du processus. La convention de co-financement est finalement signée entre le Conseil Général (72%) et l’État (28 %). À la demande du ministère de tutelle, un comité de pilotage est créé avec le Préfet, la DDE, le responsable du Service départemental de l’architecture, les collectivités (Région et Département), le CAUE et le Conseil de l’ordre des architectes.
Les objectifs sont alors clairement définis. Il s’agit d’ouvrir le premier cycle de formation sur deux ans (DEFA) afin de former les futurs professionnels, permettant aux étudiants réunionnais de poursuivre les deux autres cycles en France métropolitaine ou d’arrêter leur formation à ce premier cycle. Mais l’intérêt de la formation est aussi de participer au développement des compétences des collectivités locales et territoriales. Cette formation doit également servir d’ascenseur social à la jeunesse de l’île, freinée par le manque de formation à leur disposition, et en besoin de reconnaissance par l’acquisition de diplôme d’enseignement supérieur.
Pour faciliter la mise en place de la formation et étant à l’origine de la demande d’ouverture de ce premier cycle, le Département met à la disposition de l’antenne des locaux existants situés à Saint-Denis et la présence d’un agent territorial au sein de l’équipe administrative.
Des réticences et des doutes persistent toutefois lors de l’ouverture, notamment orientés sur l’environnement culturel offrant aux dires, peu d’exemples d’architecture et de références essentielles aux supports pédagogiques. Mais d’autres craintes sont aussi exprimées, notamment sur l’arrivée de futurs concurrents et de par la même, la réduction du marché ouverts aux agences d’architecture. Le CROAR ayant exprimé ses propos, ne se positionne pas contre mais demande des garanties, notamment sur la possibilité offerte aux étudiants de se déplacer dans la zone lors de voyages d’études. Ce qui est mis en place et reste d’actualité à ce jour encore.
A l’origine, une formation calquée sur l’Ensam
La formation est dispensée à La Réunion par un enseignant titulaire en lien permanent avec l’Ensam et des enseignants vacataires, parmi lesquels des architectes installés à La Réunion ou travaillant dans le public, des enseignants en poste à l’Éducation nationale et des universitaires de différents champs disciplinaires, comme les sciences humaines et les sciences mathématiques liées à la structure.
Antenne de l’Ensam, l’école bénéficie à ses débuts d’un enseignement « exporté » s’appuyant sur une grille d’enseignement adaptée, mais sans spécificité liée au territoire, développée en studio par exemple. La jeunesse des enseignants et le manque de référentiel en terme de pédagogie, poussent les enseignants dans les premières années à se « calquer » à Montpellier. Les liens entre équipes enseignantes locales et métropolitaines sont encore épisodiques et, par manque de formation, l’approche reste empirique.
L’antenne tourne cependant peu à peu son regard vers la production architecturale locale qui commence une réflexion profonde notamment concernant a typologie des logements sociaux, pour lesquels il est nécessaire de trouver des réponses adaptées au contexte local (économique et sociologique entre autres).
L’intérêt de l’antenne se porte également vers l’océan Indien, souvent informateur sur le peuplement de La Réunion, et donc de ses composantes démographiques. Elle organise un voyage d’études par an dans la région océan Indien : Madagascar, Mayotte, Afrique de l’est.
Les enseignants initient des sujets d’études à partir de son propre territoire mais également engagent une autocritique de la production architecturale locale. Cette nouvelle posture, plus en prise avec son territoire, permet à l’antenne de participer également à l’amélioration du cadre de vie, comme celle de la pédagogie, par l’exemple.
1989-2012. La forte croissance de l’antenne
En 2002, l’antenne quitte ses locaux de Saint-Denis devenus trop vétustes, pour s’installer au Port dans un bâtiment conçu par Architecture-Studio. C’est là aussi une volonté politique d’un élu de la Ville de Le Port, Alain Séraphine, alors directeur de l’école des beaux-arts de La Réunion, (sous statut associatif), que ce déménagement a eu lieu.
Les deux écoles, art et architecture, cohabitent dans un même lieu, encore actuellement, donnant lieu par moments à des pédagogies partagées pour certains cours ou workshops.

Fig. 3 : Le bâtiment de l’école conçu par Architecture-Studio. © Hervé Douris Photo extérieure de l’école en attente
Trois ans plus tard son déménagement, l’antenne met en œuvre la réforme européenne en appliquant le format LMD. Et à partir de 2008, elle accueille des étudiants en 3e année, offrant ainsi un cycle Licence complet et devenant plus cohérent pour les étudiants inscrits à l’antenne. Dès lors, les primo-entrants sont de plus en plus nombreux à solliciter peur entrée à la formation en architecture.
Parallèlement en 1998, le Département, principal financeur local du fonctionnement budgétaire de l’antenne, après l’Etat, commence à s’interroger sur le mode de financement. Dix ans plus tard, il confirme sa volonté de se retirer, ce qui engendre d’importantes négociations qui aboutissent en 2009, à la signature d’une convention quadripartite de trois ans, entre la Région Réunion qui accepte de rentrer dans le financement en tant que collectivité en charge de l’enseignement supérieur, le Département, la Ville du Port qui accueille l’antenne, et l’Ensam. Dès lors, la subvention du Département va diminuer en corrélation avec ses nouveaux engagements, ce jusqu’à 2016 où sa participation financière atteint son seuil plancher, conservé depuis.
L’ensemble des acteurs est en accord pour constater qu’en 2012, la formation supérieure en architecture dispensée à La Réunion, dépasse les objectifs fixés à son ouverture, créant ainsi de nouveaux questionnements quant à son devenir : stagner ou se développer, pour quels projets et pour qui ?
2013. Le temps du questionnement
L’essor de l’antenne, les multiples sollicitations extérieures ainsi que les spécificités de l’île et son éloignement de la France métropolitaine, conduisent inévitablement à un vaste questionnement sur son devenir.
L’état de lieux fait en effet apparaître une croissance régulière des effectifs liée à un intérêt grandissant pour la formation, mais aussi une professionnalisation des enseignants, une optimisation des compétences pédagogiques et une reconnaissance de la formation au-delà de La Réunion.
La réussite de nombreux étudiants en France métropolitaine encourage également la dynamique qui se crée au sein de l’antenne, dans l’équipe enseignante comme administrative.
Ayant acquis une place à part entière dans l’enseignement supérieur, l’antenne est de plus en plus sollicitée pour des partenariats pédagogiques, lycées, écoles supérieures et université, par des acteurs locaux en demande d’études, opérateurs de logements sociaux, services déconcentrés de l’État, et enfin par les professionnels de l’architecture, CAUE comme Conseil régional de l’ordre des architectes.
Le cadre et l’environnement professionnels devenant de plus en plus exigeant, l’antenne se voit confier des études afin d’accompagner les acteurs. Elle est aussi interpellée pour des questions sur l’aménagement du territoire, lui aussi en plein essor.
L’éloignement géographique de l’antenne vis à vis de Montpellier, tout comme l’environnement tropical spécifique qui l’entoure, et bien sûr son positionnement indianocéanique, la poussent à créer le réseau Indian Ocean Network of Architecture Schools (Ionas) lors d’un séminaire en mai 2013, ouvert par l’ambassadeur des outre-mer Philippe Leysenne, et auquel ont participé les écoles devenues membres fondateurs :
The University of Western, Perth, Australie;
Chandigarh College of Architecture, Chandigarh, Inde;
Faculty of Architecture and Fisic Plan Nampula, Université de Lùrio, Mozambique;
Department of Architectural Technology and Interior Design, Cape Peninsula University of Technology, Cape Town, Afrique du Sud.
En 2014, l’antenne partage ce questionnement avec les collectivités partenaires (Région, Département et Ville du Port) qui décident alors de solliciter par écrit le Ministère de tutelle quant à l’opportunité du développement de la formation en architecture sur le territoire de La Réunion.
2014. Une nouvelle dynamique, de la Licence au Master
L’évaluation réalisée par l’Union Internationale des Architectes (UIA) en 2014 permet à la formation d’être reconnue à l’international, dans tous les pays partenaires.
En 2015, suite au rapport positif de l’Inspection Générale des Affaires Culturelles (Igac), le Ministère autorise la formation de plein exercice, l’ouverture d’un Master et l’évolution statutaire à étudier par rapport à l’ENSAM. Dès lors concertations et rencontres se multiplient. Les comités de travail sont élargis aux partenaires : Direction des Affaires Culturelles de l’océan Indien (DAC-OI), Rectorat, Université de La Réunion, collectivités, Croar, CAUE. Des comités pédagogique, administratif et technique sont mis en place.
Les équipes enseignantes définissent des objectifs et identifient les spécificités du futur projet pédagogique : l’architecture en milieu tropical, l’enseignement bilangue et la mobilité obligatoire des étudiants. Loin d’être oubliée, la recherche qui a démarré en 2018 est positionnée comme point de finalité dans l’évolution de l’école, qui propose un positionnement scientifique sur les sujets en accord aux thèmes développés en son sein.
Le Master 1 « architecture, ville et territoire en milieu tropical » et l’Habilitation à exercer la Maîtrise d’Œuvre en son Nom Propre (HMONP) sont ouverts en 2016, le Master 2 en 2017 et les premiers Projets de Fin d’Études (PFE) soutenus en 2018. Cette même année l’École d’architecture de La Réunion transmet un dossier auprès de l’Université de La Réunion en vue d’intégrer l’offre de formation de l’université de La Réunion, et ainsi profiter de la vague E d’accréditation par l’HCERES, donnant une perspective au rapprochement, acté lors de la signature d’un protocole d’accord cosigné par le président de l’université de la Réunion, le directeur de l’Ensam, le directeur de l’antenne, en octobre 2017.
En 2019, l’antenne bénéficie d’une accréditation du Haut Conseil de l’Évaluation de la Recherche et de l’Enseignement Supérieur (HCERES) du fait de son appartenance à l’Ensam.
2018. Vers « l’école d’architecture de La Réunion »
Passant d’une vingtaine d’étudiants lors de sa première promotion en 1988, à cent trente-neuf étudiants en 2018, l’école d’architecture de La Réunion, toujours antenne Ensam mais en évolution statutaire, a vu le nombre de ses étudiants multiplié par sept en trente ans. Respectivement ouverts en 2016 et 2017, ses Master 1 et 2 eux aussi de plus en plus plébiscités (neuf étudiants en 2016, trente-quatre en 2018) accueillent de nombreux étudiants venus de l’extérieur (plus de la moitié de l’effectif en 2018, étrangers, européens et domiens), donnant une visibilité internationale à la formation et à l’école.
Si la moitié de ces quarante étudiants viennent de France métropolitaine, près d’un quart viennent de l’océan Indien.
École de plein exercice, l’École d’Architecture de La Réunion propose donc à ce jour les cycles Licence, Master et la formation HMONP.
Le cycle Master « Architecture, ville et territoire en milieu tropical » est adossé à la recherche et s’engageant dans le dernier volet, la recherche, l’école voit en 2018 six enseignants inscrits (ou en cours d’inscription) dans une démarche de doctorat, pour conforter et permettre la lecture des travaux scientifiques menés au sein de l’école.
Trente ans après son ouverture, l’antenne réunionnaise de l’Ensam en passe de devenir une école offrant une meilleure visibilité, a non seulement su répondre aux objectifs initiaux qui lui avaient été fixés, mais aussi répondre aux sollicitations internes et externes au territoire, tout en assurant le développement de son offre de formation.
La dynamique présente au sein de l’école permet à ce jour, de poursuivre ses missions et d’envisager de nouveaux projets de formations, en lien notamment avec l’université de La Réunion, et de consolider ses liens à l’international déjà importants avec les pays de la zone océan Indien.
[1] Source INSEE Réunion.
[2] Source : Académie de La Réunion.
[3] Nombre d’architectes inscrits au conseil régional de l’Ordre des Architectes de La Réunion (Croar) : 60 en 1988, 303 en 2018.
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OpenEdition vous propose de citer ce billet de la manière suivante :
chmc2 (27 mai 2019). L’antenne de l’Ensam à La Réunion, une exception culturelle. Politiques de la culture. Consulté le 27 avril 2025 à l’adresse https://doi.org/10.58079/mrky