À la genèse d’une École régionale d’architecture. Acteurs et ambitions : Rouen, 1884-1914

par Élise Guillerm,
ENSA Normandie, ATE

Revenir sur la création d’un établissement d’enseignement, c’est comprendre ses fondements, les étapes préfiguratrices, comme les combats des premiers acteurs. C’est a fortiori le cas pour l’École régionale de Rouen, première du nom à être fondée, le 2 septembre 1904 par décret du Président Loubet, avant d’être suivie, très peu après, par une première salve d’établissements disséminés dans l’Hexagone, à Lille, Lyon, Rennes, Marseille[1]. Dans ce mouvement qui fait suite au décret du 23 janvier 1903 portant la création des Écoles régionales d’architecture, Rouen constitue un jalon crucial, dont la création précoce résulte néanmoins d’une genèse de longue haleine. A distance de tout consensus, sa fondation répond davantage à une suite de revendications des architectes qui, lancinantes, prennent ancrage à la mitan du XIX^e siècle. Pour pionnière qu’elle soit, cette fondation rouennaise se traduit par une voie intermédiaire, visant à la fois à ménager l’effort et l’investissement consacré à cet établissement, tout en cherchant à s’assurer une visibilité institutionnelle sur le plan local, régional et national.

État des lieux

Même si la création rouennaise constitue une étape fondamentale dans l’existence des Écoles régionales d’architecture, sa genèse est plutôt mal documentée et, de ce fait, relativement méconnue[2]. Comme d’autres écoles, l’École de Rouen n’a pas pris le soin de constituer de fonds d’archives identifié et structuré[3]. Les documents, longtemps conservés sur le site d’enseignement de la Halle aux Toiles, en centre-ville, subissent diverses destructions, qui poussent l’École à trouver refuge dans l’Aitre Saint-Maclou dès 1940. Les salles de classe – et les biens matériels – y sont dispersés et endommagés durant le second conflit mondial. L’apport des archives communales aurait pu combler ces lacunes sur la création de cette École, longtemps municipale, mais l’incendie de la mairie du 31 décembre 1926 avait précédemment eu raison des archives produites entre 1800 à 1926, faisant disparaître les traces relatives aux premiers temps d’existence de l’établissement[4]. Par ailleurs, l’établissement n’a pas organisé sa postérité, par la célébration d’anniversaires ou d’événements mettant en lumière son passé[5].

Les traces de l’existence de l’École sont donc partielles : les correspondances et les pelures arides sont les principaux documents conservés. Pour ingrats qu’ils soient, ces documents donnent à lire une histoire matérielle et institutionnelle de l’établissement qui s’avère précieuse pour comprendre sa structuration. Pour le XIX^e siècle, les archives sont d’une part liées à l’entretien des locaux – qui incombe à la municipalité. D’autre part, les archives témoignent des diverses phases d’installation d’une École de dessin sur le site rouennais dit de « Sainte-Marie », près de la Place Beauvoisine.

À la mitan du XIX^e siècle, l’architecture s’apprend en effet à l’École de dessin de Rouen, sur le site de Sainte-Marie. Le terrain est mis en valeur dans le cadre de l’abaissement de la rue de la République[6], et offre, à l’extrémité de l’impasse Sainte-Marie, un site permettant de regrouper différents enseignements, majoritairement scientifiques, ainsi que certaines matières artistiques. Dans ce secteur d’ancien faubourg, dont l’aménagement urbain est réalisé progressivement au long du XIX^e siècle, l’emprise de Sainte-Marie est marquée par des édifices hétéroclites, qui bordent un jardin : le décor confère à ce lieu une allure relativement champêtre par la présence de sujets plantés, et une ambiance semi-romantique en raison de vestiges archéologiques, gothiques pour une large part, qui peuplent le modeste parc. La cohabitation avec l’enseignement scientifique va également de pair avec la présence de dépôts lapidaires, dont la conservation in situ, par le développement de musées contigus – musée des Antiquités en premier lieu –, est apte à éveiller la conscience artistique et culturelle des jeunes gens rouennais.

L’enseignement d’architecture a lieu dans une salle modeste qui jouxte l’amphithéâtre de physique, située au niveau du jardin. L’architecture n’est pas explicitement distinguée des autres enseignements, et il semble que les enseignants dispensent indistinctement diverses disciplines artistiques (moulage, dessin, peinture). Matières d’enseignement variées et institutions diverses se côtoient donc sur le site de Sainte-Marie. Cette mutualisation des locaux est néanmoins perçue par ses usagers comme une promiscuité potentielle, tandis que l’on souhaite voir créer « des écoles de dessin et de peinture pour garçons et jeunes filles avec une disposition évitant toute espèce de communauté[7] ».

Les locaux font progressivement l’objet d’améliorations : dès 1842, il est fait état d’un « agrandissement de l’École de peinture[8] », tandis que des travaux de réparation sont effectuées « dans le logement du professeur de dessins à Sainte-Marie[9] ». Outre des travaux importants réalisés par la municipalité – notamment sur les murs de clôture du jardin (1851) –, différents aménagements de confort et d’éclairage sont progressivement exécutés, jusqu’en 1883. Malgré ces investissements, le constat d’une situation précaire préoccupe de nouveau dès l’année suivante :

Cette école occupe aujourd’hui une des salles du rez-de-chaussée du Musée-Bibliothèque ; mais elle y est installée provisoirement dans de mauvaises conditions, par suite du défaut d’espace, d’air et de lumière, et par la possibilité où l’on se trouve d’y placer des appareils de chauffage, ce qui est cependant absolument indispensable pour permettre aux élèves, qui travaillent constamment la terre glaise mouillée, de continuer leurs études en hiver[10].

Dans ce contexte inadapté, la question d’une délocalisation s’impose progressivement auprès de la municipalité. Une suite de constats déplorables aboutit au décret du 22 septembre 1884, pris par la Ville de Rouen, en faveur d’une installation dans les bâtiments de la Haute Vieille Tour, attenant à l’ancien Palais des Ducs, au cœur du centre-ville, côté rue des Halles. Plutôt que de rénover perpétuellement des locaux peu adaptés, la Ville de Rouen voit en effet dans la libération de ce vaste site dont elle a la charge – et que vient de déserter le Génie militaire – une opportunité de déploiement des enseignements artistiques.

Ce projet de « translation de l’École régionale des Beaux-arts », s’accompagne également d’une possibilité de dédoublement des salles d’enseignement. Malgré ces dispositions, plusieurs mentions font état des lacunes qui persistent et les rapports d’inspection en font cas, notamment en 1897 : 

Lors de la visite faite par M. l’Inspecteur du dessin à l’École régionale des Beaux-arts, il a constaté que cet établissement laissait à désirer sous le rapport de l’aspect intérieur, surtout en ce qui concerne les peintures. […] Au moment de la distribution des prix aux élèves de cette école, le délégué de M. le Ministre de l’Instruction a fait la même constatation[11].

Le XIX^e siècle se conclut par le souhait d’un renforcement de l’établissement et de la section architecture. Les difficultés matérielles nourrissent des demandes répétées émanant de différentes instantes, à l’instigation notamment de Lucien Lefort, Architecte en chef du Département de la Seine-Inférieure[12], dont l’agit prop en faveur de l’enseignement provincial dépasse largement le canton. Ses préoccupations sont notamment relayées au sein des sociétés confraternelles qui servent de caisse de résonance de ce débat : « depuis un assez grand nombre d’années, les Sociétés provinciales d’architectes, et parmi elles les Sociétés de la Seine-Inférieure, préoccupées de l’avenir de leur art, ont réclamé, avec insistance, la création d’Écoles régionales d’architecture[13] ». Concrètement, en juin 1901, Lefort est le rapporteur d’un mémoire à la Commission ministérielle[14], préfigurant le décret fondateur du Conseil supérieur de l’enseignement des Beaux-arts organisant les Écoles régionales d’architecture de janvier 1903. Le mois suivant, une délégation du Ministre des beaux-arts est présente à Rouen pour une rencontre avec le Maire Auguste Leblond.

Une décision âprement débattue

Le conseil municipal, notamment en la personne de Lucien Valin[15], érudit rouennais, est en effet sensible au sujet de l’enseignement de l’architecture dans sa ville. Cette revendication avait déjà été remontée par des délibérations en date des 5 août 1896 et 3 mai 1901, où le conseil municipal « demanda[it] la transformation de l’École des beaux-arts de Rouen en une École [d’architecture] de plein exercice, ayant le même enseignement, les mêmes cours, les mêmes droits que l’École des Beaux-arts de Paris[16] ». Ces démarches aboutissent à un projet de Convention relative à la création à Rouen de l’École régionale d’architecture dont il est question en conseil municipal en date du 18 mars 1904. Le conseil est réuni pour l’occasion en « séance spéciale », afin de débattre de l’opportunité d’une « École régionale supérieure d’architecture » – ainsi qu’elle est initialement nommée. Le débat est nourri par le projet de convention que le ministre de l’Instruction publique vient tout juste d’adresser au Maire de Rouen. Malgré l’antériorité de la préoccupation, la création d’un nouvel établissement n’est pas acquise et Lucien Valin[17] s’attache, en tant que Rapporteur, à énoncer patiemment les différentes critiques, relativement pléthoriques, à l’encontre du projet d’École régionale d’architecture de Rouen.

Plusieurs inquiétudes se manifestent alors, pour former des arguments contraires au projet de création d’une École régionale. En premier lieu, le décret permettant cette création est jugé trop centraliste. Cette critique concernant l’organisation externalisée par ailleurs largement répandue à la suite de ce décret et devient une antienne après l’ouverture progressive des différentes Écoles régionales. A Rouen, il est ainsi estimé que « Les professeurs de Province […] qu’ils soient de Lyon, de Rouen, ou de Marseille devront faire plusieurs fois par an le voyage de Paris[18] ». Et plus globalement : « Non seulement toutes les copies des élèves, mais encore les immenses châssis qui contiendront les projets devront être transportés à Paris ainsi que toutes les épreuves, même les plus fragiles, relatives aux concours[19] ». Le caractère fortement centralisateur fait également craindre, à la collectivité rouennaise, de ne plus maîtriser la vie de l’établissement : « nous sommes les premiers à déplorer que non seulement le directeur, mais encore tous les professeurs nous soient imposés par le Ministère des beaux-arts ».

Localement, une levée de bouclier émane également des « dessinateurs-architectes » qui en 1904, au moyen d’une pétition, « exposent leurs griefs contre le projet de création à Rouen ». Ces derniers redoutent notamment une forte concurrence de nouveaux arrivants sur la scène locale. A leurs yeux, cette création « aura pour résultat d’amener à Rouen un certain nombre d’élèves étrangers à la Ville, lesquels viendront leur faire concurrence chez leurs patrons, en s’engageant comme dessinateurs amateurs chez les architectes[20]». Ces inquiétudes, pour protectionnistes qu’elles soient, interviennent dans un contexte d’absence de réglementation du port du titre d’architecte, que le développement de l’enseignement contribuera de facto à structurer. Enfin, l’inquiétude du maire lui-même porte sur la distinction de l’enseignement d’architecture de l’École des Beaux-arts de Rouen en deux entités « totalement séparées[21] », dont il redoute qu’elles ne provoquent une « dualité extrêmement regrettable ».

Plusieurs enjeux, exposés soigneusement par Valin, vont permettre de dépasser les diverses récriminations initiales. Aux yeux des défenseurs d’un établissement nouveau, il s’agit avant tout de pouvoir rayonner par « un centre d’art incomparable », où des « maîtres éminents », deviendraient susceptibles d’« attirer dans notre ville des étudiants des régions voisines[22] ». On souhaite pouvoir fédérer un dynamisme professionnel. Il s’agit de fixer des praticiens compétents et d’endiguer le tropisme parisien :

« Actuellement, Messieurs, la situation faite aux jeunes gens de notre région qui se destinent à la carrière d’architecte, est des plus fâcheuses pour nous et pour eux. […] s’ils désirent, ce qui est extrêmement légitime, faire sanctionner ces études par l’obtention d’un diplôme, […] ils se fixent définitivement dans la capitale. […] depuis trente années, sur 40 élèves architectes qui ont quitté Rouen pour Paris, pas un seul n’est revenu[23]. » L’enjeu est de favoriser leur implantation dans la région et par là-même, de faire de Rouen une place forte de l’architecture, susceptible de former un tissu professionnel structuré. Refuser cette opportunité de pôle à l’échelle régionale reviendrait à s’« expose[r] à ce qu’une ville voisine, Amiens ou Caen, moins qualifiée pour l’obtenir, en soit gratifiée “Université normande d’art” à laquelle les générations successives ont travaillé[24] ».

Cette volonté de se distinguer doit cependant intervenir en ménageant l’effort et l’investissement. L’argument économique est crucial et l’on tient à s’assurer que cet établissement soit viable, sans occasionner de « grands frais ». La convention ministérielle permet en effet de garantir que « l’État doit participer pour un tiers aux dépenses du personnel et du matériel ». Le système économique prévu par la convention ministérielle repose d’ailleurs sur la mutualisation des enseignants et le partage de ses activités entre différents établissements :

Le Ministère a décidé que, sur les dix-huit chaires destinées à donner l’enseignement, onze seront empruntées à l’École des beaux-arts : dessin ornemental, perspective, mathématiques et mécanique, stéréotomie, levé de plans, histoire générale de l’architecture française, composition décorative, histoire de l’art et de l’archéologie, dessin de figure, modelage, enseignement simultané des trois arts. […] Une quinzième chaire, celle de la législation du bâtiment, pourra être confiée à l’un des professeurs de l’École de notariat. Tous ces éléments ne nécessitent donc pas de grands frais […].

 Parallèlement, et favorisant encore davantage la porosité de l’architecture avec les autres enseignements artistiques, on préserve finalement la mutualisation des locaux, en s’appuyant sur la pratique d’amélioration, plutôt que sur des décisions de construction ad hoc[25]. On estime en effet que « Les locaux occupés par notre École régionale ont été déclarés suffisants à condition qu’on les fît aménager ». Il s’agira en particulier d’« installer huit loges destinées à servir au moment des concours^[26]. »

Le plaidoyer de Valin est déterminant pour rallier à sa cause la municipalité rouennaise. C’est ainsi que le Conseil exprime « l’espoir que l’École d’architecture à créer reçoive, le plus tôt possible, son entière autonomie et devienne une École de plein exercice[27] ». Dès le lendemain de cette séance exceptionnelle, la convention est aussitôt ratifiée. Suivent plusieurs décrets, édictés par la Ville de Rouen : le décret d’ouverture intervient à la rentrée suivante, le 2 septembre 1904, tandis que le 21 septembre 1904, la direction de l’établissement est confiée à Victorien Lelong, également enseignant, figure fondatrice de l’établissement dont il assure la direction jusqu’au début des années 1930. Il est épaulé dans ses missions par Émile Adeline nommé, dès décembre 1904, secrétaire de l’Ecole régionale.

 Une création pionnière et fondatrice

Cette création forme également une matrice institutionnelle, apte à se répercuter dans un contexte de création de nouvelles autres écoles régionales. Fin 1904, une Commission de membres du Conseil supérieur et des Beaux-arts, présidée par Henri Marcel, directeur des Beaux-arts, est formée en comité restreint. Elle intègre des membres éminents, qui s’illustrent dans la sphère didactique et professionnelle, sur le plan national. Aux côtés d’Émile Vaudremer, alors président de la Société centrale des Architectes, on y trouve Jean-Louis Pascal, président de l’Académie des Beaux-arts, mais également Julien Guadet, alors inspecteur général des Bâtiments civils et Palais nationaux. Le Rouennais Lelong, déjà directeur de l’Ecole, figure aux côtés de ces personnalités. Cette commission a en effet « pour mission de procéder à l’examen des candidatures aux différentes chaires composant la nouvelle institution[28] ». Au terme d’une négociation, le ministère exauce le vœu de la Ville, afin que soit appliqué un recrutement « en tous points conformes aux propositions de l’administration municipale “concernant exclusivement des personnalités rouennaises”[29] ».

Comme ce sera le cas dans les premières écoles régionales d’architecture, les enseignants sollicités enseignent déjà pour la plupart à l’École régionale des Beaux-arts et viendront répercuter un enseignement relativement comparable auprès des élèves architectes. De Vesly (Perspective), Judas (Géométrie descriptive), Lelong (Composition décorative), Scarcerieau (Dessin ornemental), Guilloux (Modelage), Zacharie (Dessin de figure) sont ainsi « chargé[s] du même cours à l’Ecole régionale des Beaux-arts ». Georges Ruel, professeur d’architecture à l’Ecole régionale des Beaux-arts, vient dispenser le cours supérieur d’Histoire générale de l’architecture et d’Histoire de l’architecture française. D’autres encore, Lecaplain et Houzeau (Physique-Chimie), Le Parquier (Histoire générale), Lelieuvre et Canonville (Mathématiques et mécanique), Texcier (Littérature) répercutent leur enseignement dispensé à l’École supérieure des Sciences de Rouen. La création d’un établissement ad hoc nécessite toutefois des aménagements et certaines nouveautés : ainsi, les architectes Roussel et Delabarre interviennent respectivement en enseignement de « Stéréotomie et levé de plans » pour l’un et en « Théorie de l’architecture » et « Construction » pour l’autre[30].

A la suite de la nomination de ces enseignants locaux, par décision ministérielle du 21 novembre 1904, le calendrier permet l’ouverture officielle de l’École au 1^er décembre suivant. Dès la première année, l’institution se dote d’emblée d’un Règlement intérieur relativement exhaustif, qui donne le la pour les décennies du premier XX^e siècle, en fixant notamment la tenue des épreuves bi-annuelles à Paris. L’article 26 du règlement prévoit une récompense ad hoc, dite « Grande médaille d’émulation[31] », appelée à être complétée, dans les années 1920, par d’autres types de concours d’émulation développés par l’École rouennaise[32]. Enfin, l’année 1905 remet sur le métier la question de l’aménagement partiel des locaux, où un grand nombre de « -T » sont installés, permettant tout particulièrement de mieux exécuter les exercices d’ornement. Les locaux communs aux Beaux-arts doivent également se parer d’un meilleur éclairage, d’un remplacement de chevalets, et de tables d’architectes[33].

Dès lors, s’installe un fonctionnement relativement prototypal, annonciateur de la vie des autres établissements régionaux : règlement intérieur calqué sur celui de l’École parisienne, prééminence des personnalités locales, vivier d’enseignants issus de l’École régionale des Beaux-arts, installation dans des locaux sommaires, longtemps partagés avec les autres établissements artistiques. La tradition d’évergétisme[34], visant à instruire le plus grand nombre, les valeurs d’émulation, et une solidarité confraternelle sont les valeurs défendues par l’établissement rouennais, et coloreront le fonctionnement de l’ensemble des Écoles régionales, bientôt figé par l’arrivée du premier conflit mondial. Elles trouveront à se manifester douloureusement : durant l’année académique 1914-1915, déjà 7 élèves architectes périssent aux combats. Un monument commémoratif, aujourd’hui disparu, est installé dans les locaux d’enseignement, dédié « à la mémoire des élèves des Écoles régionales des Beaux-arts et d’architecture de Rouen morts au champ d’honneur ».

L’édicule, surplombé d’un bas-relief représentant un coq patriotique, illustre – face à l’inquiétude – une certaine forme d’union sacrée de l’enseignement, en un « Respectueux hommage de reconnaissance et d’admiration [signé] Les élèves, les professeurs, la Ville, l’État ».

---

[Sommaire]

---

---